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Droits TV : Paradoxe des Bleus, champions du monde mais bientôt sans diffuseur

Le 27 mars 2022 - 4 minutes de lecture

De SudOuest.fr avec AFPPublié le 27/03/2022 à 12:01

L’appel d’offres pour les matches 2022/2028 – hors Coupe du monde et Euro, vendus séparément – n’a pas réussi cette réduction et l’incertitude demeure sur les prochains matches.

Qui veut diffuser les Bleus ? Détenus par les chaînes TF1 et M6 jusqu’à fin mars, les droits télévisuels de l’équipe de France de football peinent à séduire un marché restreint qui hésite à se ruiner pour des champions du monde pas si lucratifs.

Remballant leur matériel, vendredi après France-Côte d’Ivoire (2-1), les équipes de M6 devaient se demander si le match amical disputé à Marseille serait leur dernier avec l’équipe de France.

Leurs homologues de TF1 pourraient connaître la même sensation mardi à Lille après France-Afrique du Sud, le dernier match d’un contrat de codiffusion en vigueur depuis 2018.

Pour le reste, rien n’est acté : l’appel d’offres pour les matches de la période 2022/2028 – hors Coupe du monde et Euro, vendus séparément – n’a pas abouti cet automne et les partenaires de Kylian Mbappé ne le savent pas. clairement quelle chaîne diffusera leurs prochaines rencontres, prévues en juin pour la Société des Nations.

« C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. J’ai l’impression qu’on a rempli notre mission avec des partenaires fidèles, TF1 et 6. Les audiences ont été bonnes, voire très bonnes, et le football français s’est très bien comporté », notait en fin d’année le président de la Fédération française. (FFF) Noël Le Graët.

Prestige ne signifie pas rentabilité

Centralisée par l’UEFA et pilotée par l’agence marketing CAA Eleven, mandatée par l’instance européenne du football, la procédure a d’abord engrangé des enchères décevantes : 2,4 M€ par match offerts aux Bleus sous Une source proche du dossier, TF1 et M6 sont restés bien en dessous des 3,5 millions qu’ils paient actuellement par réunion…

Depuis, des négociations de gré à gré ont été ouvertes, et la Fédération espère atteindre un montant au moins égal à celui du cycle actuel, quitte à refaire un tirage au sort ou raccourcir la période initialement mise en vente.

Les Bleus et leurs stars ont-ils subitement perdu leur pouvoir de séduction ?

« Même avec l’équipe de France, le football n’est pas un produit directement rentable pour les chaînes gratuites », constate Philippe Bailly, patron du cabinet de conseil NPA, spécialisé dans les médias. « Il y a certes une part non négligeable d’image, de prestige et de fidélité, mais sur des jeux à moindre enjeu, le public n’est pas dupe, les chaînes non plus. »

Le calendrier n’entraîne pas de grosses dépenses, avant la Coupe du monde 2022 prévue à l’hiver et déjà attribuée à TF1 et beIN Sports : TF1 et M6 sont engagés dans un projet de fusion jusqu’en 2023 qui obscurcit l’avenir des deux groupes et réduit de facto des prix. .

« J’ai un peu honte qu’une des premières mesures d’économies dans le rapprochement à venir entre les deux groupes soit de proposer une somme moins importante qu’avant », déclarait Noël Le Graët fin novembre, avant de promettre à ce dernier. journées d’avancement « fin mars » dans un entretien à Ouest-France.

Inquiétudes sur les finances de la FFF ?

La situation politique – une élection présidentielle en France, une guerre en Ukraine – et sanitaire sont autant d’inquiétudes pour les finances futures de la FFF, qui a récupéré 33,6 millions d’euros de droits TV pour l’équipe de France en 2020/21.

« TF1 et M6 restent dans une année 2022 convalescente, avec beaucoup d’incertitudes également.

En cas de bonne période, vous pouvez casser la tirelire pour un tel investissement. Quand ce n’est pas le cas, attention aux coûts », décrypte Philippe Bailly.

Les Bleus pâtissent également des conditions d’attribution de leurs matches, jugées « d’une grande importance » et réservées aux chaînes en clair, même si un co-diffuseur reste possible jusqu’à ce qu’un joueur libre diffuse tous les matches.

Mais les acteurs ne sont pas légion. « Je ne vois pas France TV se lancer dans une aventure alors qu’elle a ses propres droits sportifs à défendre (Six Nations, JO, Roland-Garros…) », a déclaré Philippe Bailly. « Quant aux plus petites chaînes, il est difficile de voir comment elles rentabiliseront l’investissement. »

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